Artistes aux facettes multiples, Eugénie De Mey et Michaël|le Grebil Liberg allient en alchimistes musique médiévale et minimalisme américain pour un moment de grâce suspendu, dans ce programme pensé à partir des femmes mystiques du Moyen Âge. 

Musiciens-créateurs aux facettes multiples, Eugénie De Mey et Michaël Grébil Liberg, en dehors de leurs projets personnels et de leur participation à des ensembles tels que Hespèrion XXI, Alla Francesca, Les Cris de Paris ou La Tempête, ont fondé en 2023 le duo Mnémøsyne. 

S’ils ont emprunté son nom à la déesse grecque de la mémoire, c’est qu’ils s’y entendent à merveille pour entrer en résonance avec des lieux et entrelacer les temporalités. Ainsi de leur programme Ora Mystica, qui associe la musique et la mystique médiévales – des chants grégoriens que l’on chantait en des temps de guerre et de détresse, le chant de la mystique flamande Hadewijch d’Anvers ou encore le troubadour Jaufre Rudel chantant son amour tendu entre l’Orient et l’Occident, plus que jamais d’actualité – et la musique américaine de la seconde moitié du 20e siècle, où la question mystique revient dans une forme d’exploration de l’absolu de la nature du son, de la forme musicale : James Tenney, John Cage, Morton Feldman, Ornette Coleman… Ces entrelacs temporels intriqués dans le dialogue entre deux voix deviennent une image, celle de la bouche mystique (Ora Mystica) qui chante depuis la nuit