Les Harmoniques du Néon : Anne-Laure Pigache

Anne-Julie Roillet : écriture & jeu

Assis.es derrière une vitrine, nous observons et entendons vivre un fragment de la rue du Port, peu à peu troublé par d’infimes phénomènes extérieurs… L’espace de quelques minutes, Vitrine nous invite à mettre notre regard à l’écoute de ce qui d’ordinaire nous semble banal et familier. 

Est-ce que j’entends tout ce que je vois ? 

Est-ce que je vois tout ce que j’entends ? 

Avec Vitrine, Anne-Laure Pigache et Anne- Julie Rollet, les deux artistes qui forment Les Harmoniques du Néon, cherchent à mettre notre regard à l’écoute. Installé.es derrière une vitrine donnant sur la rue, dont le cadre opère comme un écran de cinéma, nous sommes invité.es à regarder la rue, et à observer la poésie d’un quotidien qui ne peut se réduire à sa simple fonctionnalité, car des milliers d’autres choses s’y racontent dès que l’on s’arrête pour se décaler de la temporalité de ce va-et-vient. 

En nous donnant le temps de considérer le dehors, de l’écouter, puis en décalant peu à peu notre perception de ce quotidien par de discrètes interventions sonores et performatives, Anne-Laure Pigache et Anne-Julie Rollet nous révèlent les usages, les bizarreries et les pratiques anthropologiques spécifiques à chaque lieu – en l’occurrence, une portion de la rue du Port. Les sonorités amplifiées du réel, manipulées et frottées à un lexique musical abstrait, troublent le sens de ce qui se déroule devant nous. Vitrine, c’est l’occasion de remettre en jeu nos routines et nos habitudes. Et de mesurer tout ce qu’un lieu apparemment anonyme, banal, peut être un tremplin à l’imaginaire, pour peu que l’on prenne le temps de l’observer.